ME ANN SODEN LES DÉFEND GRATUITEMENT FACE AUX ABUS

Myriam Grenier,  myriam.grenier@tc.tc, Le Citoyen de la Vallée-de-l'Or

Publié le 20 septembre 2017 

 «Le processus se fait de façon relativement harmonieuse, puisque la famille risque des poursuites sinon. Notre mission est d’aider les aînés avec des problèmes complexes aux niveaux social, médical, financier et légal. On tente de les régler globalement et de façon humaine», souligne Me Ann Soden.

Au lieu de passer par les tribunaux pour régler des questions d’exploitation financière ou d’abus envers les personnes âgées, Me Ann Soden propose la médiation pour simplifier le processus et rendre aux aînés une qualité de vie et le respect de leurs droits.

L’avocate et médiatrice agréée montréalaise est une pionnière dans le Droit des aînés. Elle a ouvert, en 2007, une clinique juridique mobile pro bono (services gratuits). Elle était de passage dans la région, à la mi-septembre, pour représenter une personne âgée.

«ll y a tellement d’injustice envers les personnes âgées, c’est terrible l’inhumanité face à elles. C’est pour moi un privilège et un honneur de les aider. Elles sont reconnaissantes»

«On dessert toute la province et on rencontre les aînés dans un environnement familier afin de les rendre plus à l’aise. Cela nous permet aussi de vérifier si les gens autour, souvent la famille, contrôlent ou manipulent notre client, souligne Me Soden.

«Les aînés ne connaissent pas leurs droits et les familles non plus. Elles n’abusent pas toujours de façon intentionnelle, mais dans certains cas elles se donnent le droit de prendre de l’argent, car elles prennent soin de la personne», se désole l’avocate.

Droits bafoués

Pour Me Ann Soden, les cas d’injustice et d’abus envers les aînés sont nombreux. «À la base, les aînés ont le droit d’être impliqués dans les décisions, de voir leurs volontés honorées et d’obtenir du respect, estime-t-elle.

 «Les représentants légaux pensent que dès qu’un mandat d’inaptitude est homologué, ils peuvent prendre toutes les décisions sans égard aux volontés de leur mère ou leur père. Ce n’est pas le cas, affirme Me Soden.

«Le problème, c’est qu’ils choisissent selon leurs valeurs et les décisions vont souvent à l’encontre de ce que veut la personne. C’est insultant pour cette dernière.»

Processus simplifié

La clinique juridique fondée par Me Ann Soden vise à simplifier le processus en cas d’abus et permet d’éviter des poursuites de fraude contre les représentants légaux, entre autres.

«La personne a peut-être des pertes de mémoire, mais est très capable de comprendre que son neveu a négligé de payer son hébergement. On l’assiste là-dedans, on prend des arrangements simples avec quelque chose comme des paiements préautorisés et on révoque la procuration du neveu, cite l’avocate en exemple.

«On implique l’aîné dans toutes les décisions. On fait une évaluation du degré d’aptitude de celui-ci, mais aussi du représentant légal pour savoir s’il a à cœur d’aider l’aîné, s’il est honnête ou est un bon gestionnaire, ajoute-t-elle.

«S’il y a eu de l’exploitation financière, on discute en présence d’un banquier, d’un comptable et d’une travailleuse sociale. Si l’aîné a de l’argent, on va engager quelqu’un pour s’occuper de ses finances. Sinon, on met en place des mesures de protection. On tente de récupérer l’argent, de façon directe ou sur l’héritage au décès du client», mentionne Me Soden.