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Au Québec, la Loi sur les audioprothésistes de l’Office des professions dit que « constitue l’exercice de la profession d’audioprothésiste tout acte qui a pour objet de vendre, de poser, d’ajuster ou de remplacer des prothèses auditives »[1] et « nul ne peut poser l’un des actes décrits à l’article 7, s’il n’est pas audioprothésiste ». Pourquoi en est-il ainsi ?
L’appareil auditif est plus qu’un simple amplificateur. C’est un appareil électronique numérique de pointe. Il est automatique et il peut :
- Amplifier des sons de très faible intensité ;
- Couvrir une gamme de 125 Hz à 8000 Hz ;
- Offrir un gain allant jusqu’à 84 dB des niveaux de sorties jusqu’à 142 dB SPL (Sound Pressure Level) ;
- Réduire les bruits environnants ;
- Mettre l’accent sur la parole ;
- Comprimer les niveaux de sortie.
Mais mieux encore, selon le niveau de technologie, il peut :
- S’adapter en directivité et en intensité par bandes de fréquences en fonction de l’environnement dans lequel vous êtes ;
- Réagir au millième de seconde ;
- Distinguer la parole, la musique, le bruit, le vent, l’habitacle d’une voiture, etc. ;
- Servir de récepteur Bluetooth pour le téléphone cellulaire, le téléviseur ou la tablette électronique ;
- Apprendre de lui-même grâce à l’intelligence artificielle ;
- Être contrôlé à l’aide d’une télécommande ou de votre téléphone intelligent ;
- Etc.
Toutefois, pour bénéficier de toutes ces fonctions et tirer le meilleur parti d’un appareil auditif, celui-ci doit être programmé par un professionnel en fonction de votre audition et dans le respect des règles de sécurité en ce qui a trait à la pression au tympan. Cela se fait uniquement à l’aide de logiciels et d’équipements spécialisés permettant de vérifier les ajustements, le résultat pouvant varier en fonction du volume de l’oreille de celui qui le porte. Ne pas respecter les mesures de vérification représente un danger pour le porteur.
Présentement, nous retrouvons sur le marché nord-américain environ 9 gros manufacturiers de prothèses auditives. Chacune de ces entreprises présente une nouvelle plateforme environ tous les 18 mois, dans 3 ou 4 niveaux de technologies. Il est difficile pour un consommateur de démêler tout cela et de savoir reconnaitre un appareil récent d’une version sortie sur le marché il y a 5 ans, par exemple. De plus, de nouvelles entreprises douteuses ont flairé la bonne affaire et se sont mises dans la vente d’appareils imitant assez bien un appareil auditif standard sans toutefois respecter la norme AINSI/ASA S3.22-2014, ceux-ci n’offrant aucune possibilité d’ajustement fin. Ce ne sont que des amplificateurs. Encore une fois, DANGER !
Finalement, nous avons vu apparaitre, avec les plateformes de revente en ligne, des gens qui revendent leurs appareils usagés. Attention, car au-delà de la question d’hygiène, il se pourrait que ces appareils soient :
- Des appareils ayant été défrayés par la RAMQ ou la CNESST et qui demeurent (selon leurs règlements) leur propriété ;
- Des appareils trouvés par terre. (Avec le port du masque, plusieurs gens souffrent d’avoir perdu leurs appareils auditifs et aimeraient bien les récupérer. Nous pouvons les identifier grâce aux numéros de série.) ;
- Des appareils défectueux et non garantis. Après 7 ans, ils ne sont plus réparables ;
- Des appareils intraauriculaires, moulés sur mesure. Ils ne peuvent être portés que par celui ou celle pour qui ils ont été conçus. (Malgré cela, nous en avons vu un sur Marketplace récemment. Il avait été fabriqué en 1997…) ;
- Des appareils trop vieux ou désuets, ne pouvant être programmés ou ajustés.
Quoi qu’il en soit, tout comme il est illégal de revendre des médicaments sous ordonnance, la revente d’appareils auditifs est illégale par une personne qui ne détient pas le permis d’exercice de l’Ordre des audioprothésistes du Québec et est passible d’amendes.
Lorsque vous vous procurez un appareil auditif neuf chez un audioprothésiste, l’évaluation, l’ajustement, la programmation et les suivis sont inclus dans le coût d’acquisition. Une garantie de 2 ou 3 ans est obligatoirement incluse. Parfois, une assurance pour la perte de l’appareil dans un délai de 1 ou 2 ans peut aussi être incluse. Si vous achetez un appareil auditif en ligne, vous devrez payer pour ces services, et ce, sans même avoir l’assurance que l’appareil que vous avez choisi correspond à votre besoin, qu’il est ajustable, qu’il fonctionne bien et qu’il ne vous lâchera pas 1 semaine plus tard. Bref, on n’achète pas un appareil auditif comme on magasine une voiture. Il est important de consulter un professionnel. L’audioprothésiste est formé pour évaluer vos besoins en matière d’appareillage et est au fait de ce qui se fait de mieux sur le marché. Il s’assurera avant tout de procéder sous recommandation médicale, dans le respect de la loi, des normes de bonne pratique et de votre audition.
Pour de plus amples informations, n'hésitez pas à contacter le CENTRE AUDITIF ABITIBI au 1 800-814-0720